We'll meet again... some sunny day (Alastor)

♗ **DATE D'ARRIVEE** : 03/05/2024

We'll meet again
Ft. Alastor & Rosie

Chanson : We'll meet again
Participer à un thé dansant. Une joie immense de ma jeunesse. J’avais toujours eu beaucoup d’affection pour ces traditions. Sans doute que mes origines bourgeoises y jouaient un rôle important. Une journée ne pouvait bien se passer sans une traditionnelle tasse de thé à l’heure du goûter. Pour ce qui est de la danse, j’en avais toujours raffolé. Elle semblait m’avoir accompagnée depuis mes premiers pas jusqu’à l’âge adulte. Même une fois morte, alors que j’étais devenue une Seigneuresse Suprême de l’Enfer, je n’avais pas abandonné ma passion pour l’art délicat qu’était celui de la danse. Le problème était de trouver un cavalier convenable pour m’accompagner. C’était d’ailleurs souvent là que le bas blessait. Il fallait trouver un homme capable de soutenir le rythme effréné de mes pas. Et comme disait l’adage pour suivre la talentueuse Rosie Il fallait se lever de bonne heure.

De toute ma vie, je n’avais connu qu’un seul homme capable de glisser ses pas dans les miens de manière naturelle et sans erreur. Comme si nous étions destinés depuis toujours à nous retrouver sur la piste de danse… et dans la vie. Deux âmes qui se coordonnaient aussi bien et sans le moindre accroc. C’était rare ! Si rare qu’on ne pouvait que chérir infiniment une relation que l’on tissait avec ce double presque surnaturel de nous-mêmes. Une amitié si profonde et indestructible que rien ne semblait pouvoir nous séparer, pas même la mort. A chaque fois que je me raccrochais à cette conviction passée, je ne pouvais que souffrir de la voir ainsi brisée par la cruauté de cette nouvelle vie. Alastor… à chaque fois que son prénom se figeait dans mes pensées ou passait la frontière des mes lèvres, je ressentais son absence qui me pesait tous les jours. Un seul être vous manque et tout votre monde est dépeuplé… je n’avais jamais aussi bien compris cette expression que dans ces rares moments où je le sentais être si loin de moi, sans que je n’aie aucun moyen de le rejoindre. Je me sentais si vide. Privée d’une partie de moi qu’aucun autre proche, aucun ami, ne pouvait combler.

Cette douleur, je l’avais déjà vécue en Enfer lorsqu’il s’était éloigné sans explication durant 7 ans. Je pensais l’avoir surmontée le jour où il s’était présenté à mon Emporium avec la fille de Lucifer, la princesse Charlie Morningstar. J’avais cette pensée naïve que mon cauchemar était enfin terminé. Que nous aurions toutes les occasions du monde pour rattraper ces moments de bonheur que nous avions perdus. Et puis cette malédiction était arrivée. Encore plus cruelle que la précédente. Elle nous avait retiré nos souvenirs, faits de nous des étrangers les uns pour les autres. Alastor était peut-être tout comme moi sur cette île. Mais amnésique… sans le moindre souvenir de ce que nous avions partagé auparavant ou de mon existence. C’était donc à moi de le trouver. Alors je le cherchais, dans tous ces lieux où il aurait pu se rendre instinctivement. Comprenez-vous à présent pour quelle raison ma présence aux thés dansants était si importante pour moi ? J’étais tellement persuadée qu’un jour… oui un jour je pourrais l’y retrouver jouant de la musique ou dansant. Jamais je ne perdais cet espoir et j’étais loin d’imaginer qu’un jour, il se concrétiserait.

Ce jour-là, comme toutes les autres fois, je m’étais rendue à cet évènement. Habillée d’une robe de couleur rouge, J’étais la parfaite image de danseuse de la fin du 19ème siècle. Saluant les personnes que je croisais sur mon passage et qui me saluais, j’entendis les notes d’un piano raisonnant dans toute la salle. J’ignorais pour quelle raison. Était-ce le doigté du pianiste ou la mélodie ? Quelque chose de particulier faisait battre mon cœur plus vite, comme si lui-même reconnaissait déjà son exécutant. Etrange, non ? Poussée par la curiosité, je m’étais approchée sans pourtant troubler la quiétude du pianiste. Une fois suffisamment proche, je fus arrêtée dans ma course, comme si un éclair venait de me frapper de plein fouet. Cette apparence, ce visage… certes ils étaient bien différents de ceux qu’il arborait en Enfer. Mais je n’avais jamais oublié le jeune homme passionné que j’avais rencontré en Louisiane, il y a un siècle de cela. Et il était là devant moi. Alastor… mon Alastor…

Si je n’avais écouté que moi, j’aurais couru à sa rencontre avant de lui sauter au cou. Et ne plus jamais le lâcher afin qu’il ne m’échappe plus. Mais cela bien sûr, c’était sans compter sur la malédiction de l’île. Si jamais mes hypothèses sur son amnésie étaient exactes, je ne pouvais pas me permettre d’adopter avec lui une attitude trop familière. Cela n’aurait contribué qu’à le faire fuir, lui qui d’ordinaire n’était déjà pas très câlins. Alors comment pouvais-je m’y prendre pour l’aborder correctement ? Il fallait aussi que je me prépare à une réalité bien plus troublante. Comment allais-je faire face si jamais il confirmait mes craintes ? Si jamais je n’étais devenue qu’une inconnue pour lui ?

Tout en pensant à cela, j’attrapais à la volée deux coups de champagne. Une que j’avalais d’une traite pour trouver le courage de le confronter. Une deuxième que je gardais à la main. Un profond soupir, puis deux… et je me dirigeais vers le piano à queue. Un léger sourire passa sur mes lèvres alors que je reconnus la chanson qu’il était en train de jouer. Prenant mon courage à deux mains, j’entonnais les paroles du refrain que nous avions fredonner tant de fois ensemble par le passé. Une chanson qui de plus se prêtait bien… si bien à la situation.

We’ll meet again
don’t know where, don’t know when
But I know we’ll meet again
Some sunny day

J’avais gardé alors les yeux dans le vague, ne le regardant qu’occasionnellement. Mes yeux ne s’attachèrent sur lui qu’au moment où je cessais enfin de chanter. Je le regardais alors, tentant d’évaluer la situation… voir dans son regard un éclat caractéristique qui m’aurait permis de comprendre qu’il savait qui j’étais. Mais rien. Je pris alors le risque de prendre la parole, sans faire trop de zèle.

« C’est une chanson magnifique… et qui se prête tellement bien aux retrouvailles. »

Je m’interrompis alors quelques secondes, tentant toujours d’avancer à tâtons et en marchant sur des œufs.

« Pourquoi avoir choisis cet air là en particulier ? La chanson est très belle… là n’est pas le problème. Mais n’est-ce pas un peu mélancolique pour un thé dansant ? »
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:copyright:️ Belzébuth

♗ **DATE D'ARRIVEE** : 19/02/2024

We'll meet again... Some sunny day
Rosie & Alastor

La mémoire est un concept qui te préoccupe depuis que tu es arrivé ici. Guère étonnant lorsque, comme toi, on ne se souvient de rien. Tu n’as pu que te construire autour de ce que le Gouvernement de l’île a bien pu te fournir : un métier, des traits de caractère avec lesquels il te faut désormais composer, comme une partition de musique dissonante aux notes éparpillées, raturées, de faux accords qui t’arrachent régulièrement une grimace de déplaisir. Heureusement, il y a toutefois cette passion qui t’anime, le seul point de repère qui te rattache à l’espoir de pouvoir un jour retrouver ces souvenirs disparus - te retrouver toi, redevenir celui que tu ignores avoir un jour été. Cette passion, c’est le jazz. Un genre musical pour lequel tu as tout découvert, fragments de familiarité réconfortants qui t’ont poussé à en faire le sujet fard de ton émission radio diffusée sur les ondes de Staten Island tous les jours en début de soirée.

Depuis que tu es là, cependant, tu peines à te lier aux autres. Il te semble pourtant important d’avoir des contacts, des connaissances, des personnes avec qui échanger des idées, des points de vue. C’est une chose qui te paraît essentielle si tu veux parvenir à comprendre la raison de ta présence ici et, surtout, la raison de cette amnésie dont tu n’es pas la seule victime. Voilà pourquoi participer à un événement comme ce Thé dansant t’a semblé être une bonne opportunité. De plus, tu apprécies le charme de ces événements aux allures anciennes et élégantes. C’est avec une nostalgie propre à une époque que tu n’as pourtant pas pu connaître que tu t’y es fait inviter pour pouvoir y jouer quelques airs de piano. Tu es bon musicien, c’est un talent pour lequel tu t’entraînes chaque jour dans ton appartement sur les touches noires et blanches d’un vieil instrument au son harmonieux.

Vêtu d’un costume rouge et élégant, ta couleur préférée parmi tant d’autres, tu as donc pris place en début de soirée derrière le piano pour animer la soirée de quelques airs à la fois doux et enjoué. Les participants ne sont pas très nombreux, mais les personnes présentes sont charmantes et cela te met de bonne humeur, te rappellerait presque quelque chose sans pourtant que tu ne puisses mettre le moindre mot, la moindre image, sur ces impressions perdues. C’est d’ailleurs ce qui anime soudain tes doigts sur le clavier, mû par une intuition intrinsèque, la musique ancrée dans la tête alors que tu entames la mélodie de We'll meet again de Vera Lynn. La musique est très vite rejointe par une voix, dans l’assemblée et tu tournes la tête en direction d’une charmante personne, le regard à la fois timide et fuyant. Tu souris, comme tu le fais si souvent, à cette parfaite inconnue et ta propre voix rejoint la sienne sur le refrain, mêlant ainsi les paroles à la mélodie qui s’élève dans la pièce.

Lorsque la chanson se termine, tu la regardes à nouveau, courtois et poli alors qu’elle prend la parole. La tête légèrement penchée sur le côté, tu ne peux que trouver cette rencontre fortuite, et l’occasion également de partager un moment convivial. Pile ce que tu étais venu chercher ici !

“Votre voix accompagnait merveilleusement l’air de la chanson, à croire que vous avez l’habitude d’en fredonner les paroles.” la complimentes-tu. “Pour vous dire la vérité, je ne sais pas vraiment ce qui m’a pris. La chanson me trottait dans la tête, et comme on dit souvent, il faut exprimer ce que renferment nos pensées pour qu’elles cessent de nous hanter.” dis-tu d’un air amusé. “Toutefois, je vous l’accorde, ce n’était peut-être pas la meilleure musique pour cette occasion… Haha ! Que diriez-vous d’essayer autre chose ?”

A tes mots, tes doigts s’animent à nouveau sur les touches pour venir y jouer un air plus joyeux sans lâcher des yeux la jeune femme, un sourire amusé aux lèvres, alors que tu danses légèrement sur ton siège, animé toi aussi par la musique. Par-dessus les notes, tu parles à la jeune femme restée à tes côtés.

“Vous pouvez m’appeler Sidney,” te présentes-tu entre deux notes. “Comment puis-je vous appeler, ma chère ?” Lui parler est assez simple, comme si tu avais toujours su comment t'adresser à elle.

Code RP par (c) Nîniel

(c) P!A

♗ **DATE D'ARRIVEE** : 03/05/2024

We'll meet again
Ft. Alastor & Rosie

Chanson : We'll meet again
Était-ce un rêve ? Une simple illusion ? Combien de fois ces questions virevoltaient dans mon esprit alors que je l’écoutais jouer cette mélodie d’une oreille ravie ? Ma joie fut telle que je ne pouvais m’empêcher d’entonner cet air, comme un hymne à notre inestimable amitié. Au cours de ses années d’absence, cette chanson avait été pour moi comme une prière. Une requête que je lui adressais chaque soir avant d’aller me coucher. J’espérais alors, dans la quiétude nocturne, pouvoir retenir son attention et lui rappeler que sa Rosie l’attendait sagement fidèle à son souvenir. Mais ce chant, je l’entonnais seule dans l’obscurité d’une nuit sans étoiles. Et maintenant… maintenant…

Je ne saurais exprimer à quel point je fus satisfaite au moment où sa voix se joignit à la mienne pour chanter ce refrain. Souvenir fugace qui s’éveillait dans ma mémoire, rendant ce moment aussi magique que poignant. Au fur et à mesure que je l’entendais frapper sur les touches du piano, je sentais le rythme de mon cœur s’accélérer. Je ne savais s’il tenait discrètement à me faire comprendre qu’il se rappelait de moi ou s’il l’avait à nouveau apprise sur cette île tout en étant amnésique. J’espérais de toute mon âme qu’il confirmerait la première hypothèse. Mais je ne pouvais en être persuadée. Au lieu de cela, je choisis de fermer les yeux quelques secondes. Je me concentrais sur la musique et ne prêtais pas attention aux autres personnes présentes dans la salle. Nous écoutaient-elles en cet instant ? Peu importe. Seules les oreilles expertes d’Alastor me préoccupaient et je leur offris les plus mélodieuses envolées que ma voix pouvait produire. J’entendis finalement raisonner la dernière des notes, le chant du cygne. Je savais que dès l’instant où il prononcerait un mot, je serais fixée sur l’état de sa mémoire. Et j’avais peur. Tellement peur.

Le vouvoiement. C’était une formule de politesse à laquelle nous avions vite renoncer au début de notre relation. Nos discussions semblaient tellement naturelles et fluides. L’entendre à nouveau employer cette formule de politesse, après plus d’un siècle de fréquentation, me mit devant le fait accompli. Nerveusement, je serrais dans ma main ma coupe de champagne d’un poing ferme. Je fis malgré tout attention que cela ne se remarque pas. S’il y a bien une chose une chose que mon éducation bourgeoise m’avait enseignée, c’était bien l’art du paraître. Je bus alors une gorgée d’alcool, tentant de dissimuler ce visage triste derrière un masque d'aimabilité faussé.

« Je vous remercie pour le compliment. J’avais l’habitude de la chantonner avec un ami très cher. Voilà pourquoi les paroles m’étaient si familières. »

Evoquer notre amitié en le regardant droit dans les yeux. Parler de lui comme si je faisais référence à une tout autre personne. Ai-je eu un jour seulement dans mon existence dû subir un tel tourment ?

« Mais ma voix ne serait rien sans votre accompagnement. Je dois dire que vous jouez divinement bien, cher ami. »

Je ne manquais pas de sourire en l’entendant évoquer les raisons qui l’avaient poussé à choisir ce morceau. Il n’était peut-être plus lui-même à proprement parlé, mais je pouvais reconnaître en lui sa finesse d’esprit et cette pointe de malice qui lui ressemblaient tellement. Je hochais alors aimablement la tête.

« Vous avez raison. Il vaut mieux éviter de se tourmenter avec des pensées tournant en boucle dans notre esprit. Cela nous encombre inutilement alors qu’elles pourraient laisser leur place à d’autres bien plus créatives et productives. »

J’étais en cela bien hypocrite. Comment pouvais-je prétendre cela alors qu’il y avait tant de choses que j’aurais voulu lui dire ? Tant de secrets que j’aurais pu lui révéler ? Mais le temps ne s’y prêtait pas. Je préférais y aller en douceur et ne pas le brusquer inutilement. Lorsqu’il se mit à jouer des airs plus entraînants, je tapotais en rythme sur le piano, alors que je m’amusais de son attitude si enjouée. Peu importe ces vérités cachées pour le moment. Pouvoir être à ses côtés et retrouver en lui l’image de mon Alastor disparu était tout ce qui comptait pour le moment. C’est pourquoi, je tentais de ne pas réagir trop promptement en assimilant cette nouvelle identité. Je répondais alors amusée.

« Sidney… comme dans Sidney Bechet, c’est cela ? Je trouve que ce prénom vous va à ravir. »

Premier signe de faiblesse de ma part, mon sourire disparut légèrement lorsqu’il me demanda le mien. Cela me semblait si étrange de lui donner ce prénom qui avait si souvent franchi ses lèvres depuis un siècle. Celui-là même qu’il prononçait souvent avec amusement, parfois avec agacement vu mon caractère difficile, mais toujours avec la grande tendresse qu’il avait pour moi.

« Rosie… je m’appelle Rosie. »

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:copyright:️ Belzébuth

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