☾ Un jour très normal en enfer, l’affection de Lucifer et Lilith porte fruit : Charlotte, la seule et unique enfant du couple royal, débarque pour embêter son petit monde. Si on oublie les conflits entre l’enfer et le paradis et toutes les pacotilles propres à la vie royale, Charlie vit un début d’existence plutôt banal, entre les jeux et l’école, toujours accompagnée de Razzle et Dazzle, des agneaux démons qui lui ont été offerts par son père en guise de gardes du corps. À l’adolescence, des décennies avant l'émergence de My Chemical Romance, elle passe à travers une phase emo aux antipodes de sa personnalité d’aujourd’hui et qui marque toutes ses études secondaires. Son parcours scolaire se termine sur une note plutôt classique : un bal de graduation qu'elle fréquente avec son copain de l’époque, Seviathan von Eldritch, le frère de sa rivale Helsa.  

☾ C’est sept ans avant la création de l’Happy Hotel que la vie de Charlie devient grisâtre. Lilith, pour des raisons que la princesse ignore, quitte Lucifer qui sombre dans une profonde dépression, trouvant refuge auprès de ses canards en plastique. La relation entre le père et la fille s’effrite, malgré l’amour sincère qu’ils se portent. Mais ce qui lui fait le plus mal, c’est le désintérêt que son père semble lui accorder, en ne la contactant que lorsqu’il a besoin de quelque chose, même si elle prétend comprendre. Un coup dans le coeur de la jeune femme qui doit en plus subir le silence lourd de sa mère qui n’a plus de temps à lui accorder. L’absence de Lilith, qu'elle veut toujours rendre fière, n’a jamais cessé de la ronger.

☾ Charlie a beaucoup souffert moralement des attaques annuelles du paradis sur le Cercle de l’Orgueil, où sont confiné.e.s tous.tes les pécheur.cheresse.s. Les démon.e.s n.é.e.s de l’Enfer étant épargné.e.s, la princesse n’a jamais eu à s’inquiéter pour son intégrité physique, mais elle ne supporte pas de voir ses sujets en souffrir et perdre chaque année une poignée d’ami.e.s. Elle a donc fait de sa mission d'arpenter les rues suite à chacune des purges afin de prendre soin des blessé.e.s. C’est à ce moment-là qu’elle rencontre Vaggie à qui elle soigne l'œil crevé. Bien tombée, alors que Charlie écope du silence de ses parents, elles se lient rapidement d’amitié. Vaggie deviendra sa personne préférée de tout l’enfer, aka sa partenaire de vie.

☾ Et puis, un jour Charlie a une idée de génie (non): créer un endroit où les pécheur.eresse.s pourraient se retirer pour soigner leurs maux et, éventuellement, accéder au paradis. Si tout se passe bien, l'initiative pourrait mettre fin aux purges annuelles en palliant pacifiquement à la surpopulation de l’enfer. C’est un projet minutieux et de longue haleine auquel presque personne ne croit. Mais bon, on s’en fiche; s’il fallait que tout le monde nous soutienne pour agir, on n'avancerait pas. Bref. Comme il faut un édifice pour ranger tout ce beau monde, Charlie récupère les clés d’un hôtel abandonné appartenant aux Morningstar. Un bâtiment, c’est bien beau, mais encore faut-il des client.e.s pour le remplir. Elle lance donc des appels à candidature visant à recueillir saon premier.ère cobaye. Finalement, c’est au coin d’une rue qu’elle repère Angel, un travailleur du sexe en plein quart de boulot qui deviendra, sur motivation pécuniaire, le premier résidant de l'hôtel. Or, les choses sont loin d’être aussi simple : dans ses premiers temps, le projet est un véritable échec et la princesse en prend un violent coup qui ne se fait que plus fort à l'approche de la descente des exorcistes du paradis.

☾ Le 666 Show ou l’occasion de faire briller son projet devant les yeux de tout le Cercle de l’Orgueil ! Vaggie n’est pas aussi confiante qu’elle, mais elle est la première à savoir que chasser une idée de la tête de Charlie relève du miracle. Quoi qu’il en soit, sa copine doit absolument retenir une chose : évite. de. chanter. goddamit. C’est tout ce qu’il faudrait pour transformer la princesse de l’enfer en la risée du jour. En arrivant sur le plateau, le ton est lancé : Katie Killjoy, l’animatrice, est un véritable amour (...) qui lui fait savoir en beaucoup trop de mots que les parasites comme elle ne sont pas les bienvenus sur son plateau. Plus les minutes passent, plus l’ennui appuyé de la Killjoy et l’inertie du public minent son moral. Devant l’insensibilité de la foule, Charlie peine à avaler l’échec, mais plutôt que de se retirer, elle sort l’arme ultime: un numéro de chant. Oh. Une très mauvaise idée : la foule éclate d’un rire qui piétine le coeur de Charlie, plus seule que jamais et perdant petit à petit la certitude d'un jour pouvoir faire un changement dans le quotidien des pécheur.eresse.s
Et s'il n'y avait que ça. Angel, qui devait lui servir d'exemple pour prouver les bienfaits de l'hôtel manque à l'appel, brisant tout espoir que le segment de Charlie puisse remonter la pente.

☾ Le bruit de l’espoir, c’est un toc toc toc à la porte de l’hôtel qui s’ouvre sur le grand sourire plein de dents d’un type qui parle aussi vite qu’un podcasteur qui doit payer son loyer. Bon, au départ c’est de l’angoisse plus que de l’espoir, mais on laisse la chance au coureur ici. Elle ne sait pas trop à quoi elle s’attendait quand le démon de la radio lui dit vouloir l’aider seulement pour le plaisir de voir les pécheur.eresse.s s’éclater lamentablement la gueule, mais au point où elle en est, toute aide est une bonne aide… Au moins, pour le bien de la paix d’esprit de tout le monde, elle refuse de sceller un pacte avec Alastor, préférant une collaboration informelle, rien de plus.
L’Happy Hotel, maintenant équipé d’une poignée d’employés (aka Nifty et Husk) et d’une meilleure décoration, gracieusetés du démon,  entre désormais dans une nouvelle ère: celle de l’Hazbin Hotel.

☾ Charlie s’attendait à tout sauf à devoir remplacer son père pour rencontrer Adam, le premier homme. L’angoisse ! Mais aussi une excellente opportunité de lui marteler la tête avec son projet d’hôtel de la rédemption. Aucune chance qu’il refuse d’entendre raison, non ? C'est définitivement la meilleure journée de l’année ! Sauf que, bien, Adam est loin de correspondre à ce qu’on s’attend d’un représentant divin ; lourd et particulièrement insultant. Pour faire court: la même ambiance que celle d'un mauvais rencard. Charlie a beau jouer la carte de la diplomatie, elle n’apprécie pas qu’on se foute de sa gueule. Entre le marketing douteux qu’Alastor a créé pour l’hôtel, le passage de l'Extermination à une fréquence bi-annuelle et une vision désormais un peu ternie des représentant.e.s du paradis, la si belle journée de Charlie se termine en queue de poisson. Néanmoins, sa détermination à faire reconnaître le potentiel de l'hôtel ne fait que s'endurcir, la jeune femme refusant de se laisser marcher dessus.

☾ Un miracle en pleine tempête: l’Hazbin Hotel accueille enfin un deuxième pensionnaire : Sir Pentious, un sympathique serpent, et ses egg boys. Malgré les tentatives de team bonding, c’est loin de faire le plaisir de tout le monde, mais pour Charlie, c’est un petit succès qui mérite d’être célébré. Cela dit, son arrivée ne s’est pas faite dans la joie et les paillettes : envoyé par les Vees pour infiltrer l’hôtel, sa première impression s'est scellée pendant une tentative d'annihiler Alastor. Or, le serpent a plutôt excellé dans l’art d’acquérir l’affection et la pitié de Charlie qui n'hésite pas à le pardonner lorsque son double jeu tombe à l'eau. Comme tout le monde, il a sa place dans son établissement. Son petit groupe commençant à prendre de plus en plus forme, Charlie impose  de nouvelles stratégies afin de solidifier la confiance entre les membres. Rien de très glorieux, cependant.

☾ Charlie a toujours été protectrice des gens qu’elle aime, mais la maladresse marque ses façons d’intervenir, comme si elle n’avait pas conscience des limites qu’elle transgresse souvent. Elle ne voit tout simplement pas pourquoi Angel retourne voir Valentino, son patron, et encore moins pourquoi il refuse de la suivre lorsqu’elle vient le chercher au studio. Sa patience a beau être énorme, voir son ami être aussi mal traité par le réalisateur la met hors d'elle. Tout le monde crie sur tout le monde sur fond de studio abîmé par le feu. Charlie quitte en larmes, sachant très bien qu’elle n’a fait qu’envenimer la situation. A learning experience, comme on dit…

☾ Charlie s’entête désormais à convaincre l’administration du paradis de la soutenir dans son entreprise de rédemption des pécheur.esse.s. Mais Lucifer avait raison: le paradis, baignant dans l’hypocrisie, est difficile à convaincre et déteste qu’on questionne ses principes. Ils ont beau voir qu’Angel est parvenu à améliorer ses comportements, ce qui devrait théoriquement lui mériter un accès au ciel, mais rien n’y fait. Aux yeux de Charlie, refuser une seconde chance est une immonde injustice. Au moins, si l’ange suprême Sera demeure difficile à convaincre, Emily, sa consoeur, partage la même colère. Tout n’est donc pas pourri au paradis.

Si ce n’était que ça. Charlie doit non seulement repartir avec cette déception, mais aussi avec le profond sentiment d’avoir été trahie. Vaggie, sa précieuse, est non seulement une ange, mais aussi une ancienne exorciste. Sa détresse la pousse à remettre plusieurs choses en question, mais aussi à accepter, contre toutes attentes,  de sceller un pacte avec Alastor

☾Le jour J approche : une fois suffisamment d’alliés rassemblés et sa relation avec Vaggie ressoudée, Charlie participe à l’effort de défense contre le combat à venir contre les exorcistes. Au départ, les espoirs sont minimes, les forces du paradis étant largement supérieures aux leurs. C’est l’intervention de Lucifer qui leur permet de reprendre le dessus jusqu’à ce que Nifty porte le coup final à Adam. La victoire est douce-amère, Charlie devant acceptée avoir perdu Dazzle et Sir Pentious, supposé mort au combat. Elle n’a pas le temps de reconstruire l’hôtel : une nouvelle vie l’attend dans un monde bien différent du sien.

Pour Charlie, se réveiller à Staten Island était tout sauf une malédiction: c’était la toute première fois qu’elle mettait le pied dans le monde des vivants, c’était donc une nouvelle aventure qui méritait d’être vécue à son plein potentiel ! Peut-être qu’elle pourrait enfin toucher une girafe ou un koala ? Tellement à voir, tellement à découvrir. L'expérience aurait pu être parfaite: son optimisme obsessif et sa joie de vivre un peu trop débordante est parfois aussi mal reçue qu'en enfer. Trop ci, trop ça. Pour l'intégration, c'est une belle grosse épine dans le pied, mais abandonner ne rime pas avec Charlie: elle continue de vivre sa meilleure vie dont le noyau est un petit appartement plein de douceur, mais qui n'a rien à voir avec la grandeur de la royauté infernale,

Et puis, il y a cette espèce de brain fog perpétuel dans lequel se sont perdus les détails de ses souvenirs. Son identité lui est encore évidente, les grandes lignes de son existence aussi, ce sont surtout les gens, leurs visages et ce qui les différencient, qui lui échappent encore un peu. Parfois, elle fait des associations entre les choses et des figures de son passé, s’ennuie de certaines ambiances plus que de faits concrets. C’est dur à vivre, mais elle s’adapte comme elle peut.  Là où ça devient plus complexe, c’est dans l’absence de ses pouvoirs, comme si on lui avait arraché une part d’elle-même. Au moins, chanter comme un pied ne l’empêche pas de continuer à se donner en spectacle, mais ne plus pouvoir invoquer d’objets ou allumer une bougie sans briquet la force à devoir apprendre à vivre comme une simple mortelle. Bon, c’est peut-être la meilleure façon de se mettre dans les chaussures de ses patient.e.s… Parce que non, Charlie n’a pas perdu son désir d’aider les gens à devenir la meilleure version d’eux-mêmes: désormais travailleuse sociale aux conseils douteux, une fonction imposée à son arrivée mais qui lui permet de continuer à porter son rêve de paillettes et de licornes à bout de bras.

Fourche & bouclier Ce sont les armes que Charlie peut invoquer lorsqu'elle se transforme en démone. Leur esthétique est plutôt unique, reprenant des motifs renvoyant à l'Enfer. Son bouclier prend en effet la forme d'une pomme coupée couverte de six ailes et d'un serpent, tandis que sa fourche est couronnée d'une pomme et décorée d'un serpent enroulé autour du manche.