Une soirée. Une soirée c'était tout ce dont il avait été nécessaire pour mettre l'univers du directeur sans dessus dessous. Une nuit, quelques mots échangés dans le couvert discret de l'ombre et voila que sa vie paisible avait volé en éclats. La vie paisible que son esprit avait créé pour le protéger de ses démons et de lui-même, elle avait instillé le doute en lui et tout lui avait sauté au visage avec une violence encore plus grande que la mort dont il avait réchappé. Il y avait du vrai dans son arrivé à Staten Island. Il avait réchappé à la mort de justesse, mais certainement pas dans un accident de voiture. Sa mort demeurait nébuleuse, il sentait la morsure de la lame, la terreur à l'idée de la perdre, et la certitude que c'était elle qui l'avait condamné.

Aleksander ne l'avait pas revu depuis ce soir-là au Maraudeur. Il n'y était pas retourné non plus. Une part de lui avait essayé de le pousser à y aller une dernière fois dans l'espoir de revoir Syndra. Si elle avait été là, il aurait pu lui en parler, elle était extérieure à tout cela et dans le pire des cas elle se serait moqué de lui pour l'aider à dédramatiser. Cependant il n'y avait personne, enfin, il y avait bien son nouveau colocataire mais ce dernier semblait bien assez perturbé pour lui faire part de ses problèmes. Et puis surtout, depuis quand parlait il de ses problèmes à qui que ce soit? C'est ce que font les gens normaux ici, il était le premier à pousser les étudiants à prendre la parole pour ne pas s'enfermer en compagnie de leurs démons et pourtant… Il était plus simple de se flageller que d'appliquer ses propres conseils, d'autant plus quand le Darkling était persuadé de n'avoir le droit à aucune rédemption.

Après deux mois à se torturer l'esprit, le ravkan fit ce que Nikolaï lui avait appris de mieux ; profiter de la vie. Bien que défiguré, l'égo de l'ancien général aurait dû être flatté de la compagnie qu'il pouvait toujours obtenir avec un sourire. Pourtant, aucune des présences d'une nuit n'avait comblé le froid et le gouffre au creux de son être. Il était mort, il avait échoué, et il était maintenant loin de chez lui, loin de son peuple et du pays pour lequel il s'était battu toute sa vie.

Abandonnant l'alcôve où il s'était installé avec une chicha, Alek souffla un dernier nuage de fumé avant de rejoindre le bar du Lust. Perdu dans ses pensées, il prit sa commande habituelle ici; un Taste of Mischief. Un cocktail sucré qui annihilait très vite tout bon sens avec pour seule promesse une nuit d'oubli, exactement ce qu'il souhaitait. Mais comme le destin est joueur, c'est a cet instant qu'il tourna la tête pour observer la silhouette reconnaissable entre toutes qui venait de se glisser non loin de lui. Les griffes des monstres dans les ombres auraient pu crisser sur le carrelage s'il ne les avait pas tenu en laisse mentalement.

-Mademoiselle Starkov, je pourrais croire que vous vous êtes égarée.

*Pourquoi ai-je pris ce verre avec lui ?!!! Voilà ce qu’Alina ne cessait de se reprocher depuis le soir ou elle s’était blottis dans ses bras puissant et sécurisant qu’elle avait connue autrefois. Ou qu’elle avait cru connaître. Elle ne savait plus très bien. Pour être honnête, elle ne savait plus où elle en était. Cela faisait deux mois. Deux moi qui lui avait donner le pari de le rejoindre au Lust. Deux mois que les cauchemars avaient repris. Dans lesquels ils se retrouvaient. Parfois une passion les emportait dans des plaisirs de chair qu’ils n’avaient jamais partager. D’autre fois, ses créatures venaient la tuer. Et dans d'autres encore, c’était lui qui s’en chargeait. Mais le plus souvent, ce n’était pas de simple cauchemar, c’était des souvenirs. Le souvenir du jour où c'était elle. Qui avait pris sa vie. L’étudiante ne dormais plus bien et cela se ressentait sûrement pour son entourage.
Distraite durant les cours, durant le travail. Et les rares jours de congés qu’elle avait elle. Elle les passait à se battre avec elle-même pour savoir si elle devait se rendre au Lust ou rester dès à présent loin de lui. Durant les cours, elle faisait tout son possible pour éviter de le croiser ou d’approcher son bureau de trop près. Puis les vacances était arrivées. Si elle travaillait davantage au bar pour pallier à l’absence de cours, elle avait malgré tout plus de temps qu’il ne lui en fallait. C’est au cours d’une après midi shopping solitaire, en croisant cette robe rouge dans la vitrine, que la part d’elle completement folle avait décider de ce rendre au Lust.
C’était forcément ça, sinon comment expliquer qu’elle s’était retrouvée le soir même, vêtus de cette robe, coiffée et légèrement maquillée devant la porte de ce bar.*

“Bordel Alina … qu’est ce que tu fais ici ?!”

*C’est en voyant les regards perplexes de certains client qui était passer prés d’elle pour rentrer qu’elle réalisa que c’était idiot de parler toute seule. Elle avait besoin d’un verre. Et puis, rien indique qu’il serait là. Après tout, il lui avait lancé le défi il y avait deux mois. Il était, surement, passé autre chose depuis bien longtemps.
C’était en tout cas ce qu’elle espérait. Pourtant, en le voyant au bar, cette partie sombre en elle ne put faire autrement que de ricanner. Plus encore quand la voix d’Aleksander résonna dans sa tête pour lui affirmer comme autrefois qu’ils étaient fait pour être réunis. Elle s’avança vers le bar et demanda un jus de fruit. Histoire d’être certain de ne pas déraper cette fois-ci. Elle se tourna vers lui quand il s’adressa à elle.*

“Peut être me suis je effectivement égarés Mr Tchyernatavitch…”

*La jeune femme remercia et paya le serveur pour son verre avant de le prendre et de poser son regarder sombre sur Nikolaï. Il avait ce soir plus que les deux autres fois, cette obscurite qui caracterisait temps Aleksander. Ce je ne sais quoi, qui vous faisait vous sentir bien petit et bien faible face a lui. Elle mentirais si elle disais que ce n’etait pas cela qui l’avait attirer chez lui par le passer. Croiser le regard du Darkling etait comme cette sensation qu’on a au bord des gouffres. Cette envie de sauter pour voir jusqu'où votre corps serait pres a aller pour supporter la douleur. Cette fascination et ce besoin malsain de s’approcher toujours plus de la flamme qui vous consummerait entièrement. Alina secoua la tête. Peut être est ce simplement elle qui souhaitait voir cela en lui. Comme s' il pouvait être Aleksander. Et s' il le fut un jour, il méritait aujourd'hui d’avoir une vie où il etait heureux. C'était pour cela qu’elle avait décidé qu’elle ne lui parlerais plus du Darkling*

“Heureusement, il est écrit nul par que dans les clubs ont est obliger de boire de l’alcool …de plus, ça ne m'a pas réussis la dernière fois”

*Même si elle s’y attendait depuis le temps. L’entendre dire qu’il avait oublié le challenge qu’il lui avait lancé lui fit un peu mal. Cela ce lus sans doute dans son regard avant qu’elle ne detourne le regard pour essayer de reprendre de la contenance. Contenance qui fut de courte durant quand il lui assegna un commentaire désagréable sur cette robe. Qui lui avait donner le courage de venir jusqu'ici. Alors qu’il se détachait du bar elle répondit plus vite qu’elle ne l’aurait voulu.*

“Il ne l’avait pas en noir”

*Une gifle mental plus tard, Alina s’incendia mentalement d’avoir dit une choses pareil. Il n’était pas Aleksander. Cette réflexion n’avait pas pour but de parler de la couleur du général. Elle s’empressa de répondre en le suivant*

“Ni….Ni aucune autre couleur uleur d’ailleurs ….et….et puis a moi elle me plait.”

*Elle observa le directeur exiger d’un geste de la main le départ des jeunes qui s'étaient installés dans un alcove. Soudain une sensation étrange l'envahit. De nouveau le souvenir de Kirigan, elle le chassa loin dans son esprit. Et observa le directeur qui lui ressemblait s’asseoir. Elle resta debout face a lui*

“Quels autorités….pour un directeur hors de son établissement…et cette endroit …et moins …*son regard va observer l̀’espace* ordinaire…"

*Elle serra ses bras autour d’elle. Décalant sa bretelle de robe qui dévoilant des sous vêtements noir. Elle ne semblait pas à l'aise. Ce qui n’etait pas surprenant quand on l'a connaissait bien*

*La jeune femme observa les gens qui se tremousser sur la piste sans comprendre pourquoi il faisait ca. Ce monde etait d’une légèreté et d’une insouciance qu’elle n’avait jamais connue. Il lui etait difficile de se dire qu’elle pouvait se détendre, lâcher prise sans risquer de perdre un ami, de voir Aleksander débarquer dans ses pensées, ou l’imaginer tuant des gens innocents. 
Qu'elle pouvait comme ces jeunes la. Prendre le temps de s’enivrer, laisser la musique dicter les mouvements de son corps, séduire. Tomber amoureuse d’un homme qui ne serait ni toxique, ni tenter de la protéger comme si elle était comme du verre. 
Alors qu’elle pensait à cela, elle croisa le regard d’un jeune homme sans doute trop alcoolisée il lui sourit, ce qui la fit rougir, le jeune séducteur lui fit un clin d’œil et elle détourna le regard, reportant son attention sur Nikolaï.* 

“Je crois qu'elle me plaît et qu’elle me va pas si mal…”

*Alina reporta son attention sur ceux qui venaient de se faire éjecter. Cela ressemblait à Aleksander. Sans aucun doute. Il était comme un enfant gâté et égoïste. Son territoire, ses objets. Et gare à ceux qui tenteraient de le lui prendre. Aleksander jusqu’a la fin, avait fait d’elle sa possession. Nikolai semblait bien plus tempérer.*

“Je crois que tu m’avais lancé un défi… je me suis dit …que maintenant que les cours étaient finis je pourrais trouver venir le relever …J’avoue en revanche que je ne m’attendais pas a te trouver la..”

*Son regard se posa sur la banquette, ou après un temps d’hésitation elle vint s’asseoir près de lui. Ses joues etaient trop rouges. Et si elle n’avait aucune idée du fait qu’un directeur d’université assis à boire dans une boîte de nuit avec une étudiante serait mal vu. Elle se sentait mal car elle ignorait pourquoi elle cherchait tant sa présence. Pourquoi elle avait envie de rester auprès de lui malgré tout. Et le fait qu’il parlait de dévorer quelqu’un sans son consentement ne calmez pas le feu sur ses joues au contraire.*

“Je suis sur que tu ne me dévorerai pas sans mon consentement A…….Nikolaï…tu es bien trop respectueux pour ça… Pas vraie ?”

*Alina ne savait pas trop quoi dire. Elle ressent une légère honte face à ce qu’elle venait de dire et qui au yeux du directeur semblait absurde. Déjà, il était un mensonge de dire qu’elle n'espérait pas le trouver ici. Et dans un second temps, elle ne s’était jamais vraiment demander ce que faisaient les professeurs une fois les cours finis. Même si elle savait qu’ils avaient une vie. Elle n’était pas idiote. La Chu s’enfonça dans son siège et observa la pièce, répondant par la seule chose qu’elle savait. Car malgré tout, elle n’était pas du genre à laisser le dernier mots*

“Là d'où je viens, les professeurs … enseigne bien d’autre choses que les matières qui sont proposées dans ton université … en fait, tu as été … “

*L’invocatrice de lumière se pinça les lèvres. Se souvenant qu’elle s’était promis de ne plus les superposer malgré leurs ressemblances flagrantes.*

“Je veux dire … il … a été un professeur pour moi à une période … et … je pense avoir une bonne idée de ce qu’il faisait de ses soirées … mais je pense que la dessus, vous êtes bien différent”

*Le rouge sur ses joues s’intenfia alors qu’un sourire tendre s’affichait sur ses lèvres, en réponse au souvenir d’Aleksander pencher sur une carte, dans son grand bureau, à la lumière d’une bougie. Il n’y avait pas de repos pour le général. Ou si peu. Pour être honnête le seul temps qu’elle l’avait vue prendre, c’était durant une balade qu’ils avaient faite ensemble, et durant leurs baisers qui avait se terminer en… Elle brisa l’imagination qui lui offrait une image de leurs corps enlacés et en sueur. Alina se refusés a penser à cela. Et pourtant … “Pourquoi es-tu ici dans ce cas ?!” Hurla sa voix intérieure.*

“Pardonnez moi … je m’étais promis de ne plus vous parlez de lui … de ne plus en parler à personne d’ailleurs …”

*Alors que son regard onyx se tourner vers le directeur, elle fut surprise de voir une certaine amertume dans ses traits. Cela lui fit perdre le fil de ses pensées. Quand il se reprit à sourire en lui répondant, elle eut un temps perplexe, mal à l'aise et son regard se baissa vers les ombres à leurs pieds, creer par la table et les jeux de lumières du night club. Elle sembla inquiète, comme si une bête pouvait surgir d’ici pour l'égorger. Ce qui serait le cas si il était bien Aleksander. Mais Alina finis par secouer la tête pour chasser cette idée et observa Nikolaï, visiblement perplexe*

“Manquement à la morale ? Pourquoi cela serait un manquement à la morale ?”

*Si le visage d’Alina avait rougis durant la soirée, ce n’est qu'à cet instant qu’il devint écarlate. Elle observa Nikolaï surprise, et durant un long moment, aucun son n’accepta de passer sa bouche. Se fut qu’une fois qu’elle eut porté son verre à ses lèvres qu’elle réussit à détourner le regard et à prendre un semblant de contenance. Un sourire ironique et douloureux pris place sur ses lèvres avant qu’elle ne secoue la tête*

“Je t’ai déjà dit au Maraudeur que nous avions échangé un baiser … et c’était bien là tout le complexe du grand général … il n’a pas toujours été un ennemi … Il fut un temps ou je lui aurais confié ma vie sans hésiter. Bien plus que cela si je devais être honnête. Vous n'êtes sûrement pas Aleksander en réalité …. je ne pourrais jamais vous dire cela si c’était le cas … mais je l’ai aimée … *un pouffement ironique lui échappa avant qu’elle ne secoue la tête* vraiment … je lui aurais offert tout de moi sans la moindre restriction … parce qu’il était comme ça … il savait toujours quoi dire … et quoi faire … pour que vous ayez l’impression d’être l’unique … d’avoir besoin de lui et qu’il avait besoin de vous … je lui aurais tout donner mais voila … la ou le général excellé le plus c’était le mensonge … je l’aurais accepté tel qu’il était mais il a préféré me mentir …me manipuler …et pire encore quand j’ai découvert la supercherie il a préféré me soumettre plutot que s’excuser … as-tu déjà été sous le contrôle de quelqu’un … son contrôle total sans pouvoir faire ce que tu souhaites de ton pouvoir ..le tiens … peut être que je devrais le remercier … il a fait disparaître à jamais ce soir-là, la naïve petite orpheline que j’étais …”

*Un soupire lui echappa. Il était évident qu’elle n’avait jamais pu exprimer à Aleksander ce qu’elle avait vraiment ressentis. Que se soit de ses sentiments pour lui, ou de la douleur de s’être sentis trahis. Elle avait été trop amer dans la tente pour être honnête avec lui, et la suite de l’histoire ne les avait pas permis de se poser et d’en parler avec la sincérité d’une douleur dissiper. Ils étaient devenus deux amants maudits. Destiné à se chercher et à se combattre jusqu'à la mort de l’un d’eux. Alina était la survivante, et après sa mort, elle s'estimait être la perdante. Mais il était trop tard pour réparer ses fautes. Et la noirceur dans son âme avait déjà pris place. Tout ce qu’elle avait pu faire pour le général, était de mener à bien ses dernières volontés. Ce qu’elle avait fait. Cependant, cette noirceur et ce besoin de pouvoir en elle, l’obligea a lancer un regard noir au directeur quand il parla de supériorité.
C’était elle qui lui était supérieure ! Elle l’avait vaincu ! Elle secoua la tête pour
chasser cette pensée intrusive qui ne lui ressemblait pas. Alina tourna de nouveau son regard redevenu normal vers lui et, réalisant qu’elle le bloquait, elle se leva pour le laisser se lever à son tour. Elle regarda le directeur s’éloignait et de nouveau l’image du Darkling se superposa à la sienne. Le poids de la culpabilité l'envahit alors et elle commença à avoir du mal à respirer. Quand la chaleur dans ce lieu était-elle devenue étouffante ?! Les gens commençaient à être ivre et les corps se trémoussaient les uns contre les autres, tellement qu’elle s’attendait à tout moment à ce qu’ils retirent leurs vêtements pour faire leurs affaires devant tout le monde. Elle secoua la tête et se leva pour sortir dans l’obscurité de la nuit, et l’air frais qu’elle apportait avec elle. “Réjouis- toi, tu n’as plus besoin de lui, tu es ton propre monstre Alina. Trahis par ses propres pensées, elle colla ses mains sur ses oreilles comme si cela pouvait faire taire sa culpabilités*

“Je ne l’ai pas voulu, je ne l’ai pas voulu, je ne l’ai pas voulu …”

Rester silencieux et ne faire aucun commentaire après son monologue fut l’une des actions les plus compliquées qu’il fut donné de faire à Aleksander. Rester de marbre et indifférent alors que les griffes des bestioles dans l’ombre de la table n'attendaient qu'un geste de sa main pour se jeter à la gorge de la Shu… Il remerciait ses années d’enseignement aux côtés de sa mère qui avait été un modèle de calme froid désabusé et hautaine. Elle se livrait a lui car il était un autre a ses yeux, mais cela ne faisait qu’enfoncer avec plus de cruauté la lame qu'elle avait plongé au travers de son corps. Ciel comme il avait envie de rire ! Un rire sans joie teinté de toute la rancoeur et l’absurde de ces accusations aberrantes manqua de lui échapper alors qu’il faisait le choix de juste se lever et s’éloigner vers le bar pour reprendre un verre dont il avait grandement besoin. Elle avait osé. Sans la moindre question vis a vis de son passé, elle avait osé lui demander s’il avait un jour été sous le contrôle de quelqu’un. En toute innocence, elle avait demandé a ce brave Nikolai s’il savait ce que cela pouvait faire. Avait-elle seulement conscience de ce qu’il avait vécu? De ce que sa propre mère lui avait infligé?

Sa colère était en train de monter en flèche, le genre de colère qu’il allait finir par regretter et qui était en train de faire doucement pencher la balance vers tout ce qui était déraisonnable chez lui. Toutes ses ténèbres qu’il tenait muselé pour être un homme comme un autre alors qu’il avait été tellement, tellement plus que cela. Les traits de son visage étaient aussi durs que crispés alors qu’il attendait comme n’importe qui son tour pour passer sa commande.  Il n’était plus personne. Il n’était plus personne, une ombre dans l’ombre d’un peuple de crasseux insignifiant se complaisant dans l’ignorance de toute la chance qu’ils pouvaient avoir de vivre aussi librement. Des privilégiés qui n’avaient jamais à se demander comment cacher leur pouvoir pour être comme n’importe qui. Il devait marcher parmi eux à cause d’elle et cela le dégoûtait.

Lorsqu’il la vit fendre la foule pour partir, une lueur de bon sens tira sur son mors pour essayer de le garder dans le droit chemin. Celui de la laisser partir et de ne plus jamais la revoir, la laisser tracer sa route loin de ce passé qui leur faisait du mal respectivement. Il avait fait des erreurs, mais des erreurs dont il n’éprouvait comme regret que le manque de compréhension de l’invocatrice de lumière. S’il était un homme meilleur, il tournait les yeux pour l’oublier et passer à autre chose. Mais comment pouvait-il la laisser filer quand toute cette haine bouillait en lui?! Comment pouvait-il seulement la laisser s’en sortir sans l’enfoncer avec lui dans les échos toxiques et malsains de cette histoire où il n’existait plus aucune fin heureuse désormais. Même dans sa mort, alors qu’une seconde chance lui avait été offerte, elle était venue lui arracher sans scrupule.

Aleksander abandonna l’idée de récupérer de quoi boire pour s’engouffrer à son tour dans la masse informe de corps qui se pressaient les uns contre les autres. Lorsque quelqu’un lui barrait la route, il n’avait aucune hésitation quant au fait de le pousser avec plus ou moins de violence sans s'arrêter pour savoir s’il allait bien ou non. Qu’ils tombent, se fassent piétiner ou qu’ils l’insultent ne lui faisait aucun effet. Bientôt les ombres de la nuit ronronnèrent pour l'accueillir mais il les ignora pour porter son regard sur Alina qu’il ne pouvait pas manquer dans sa robe rouge. Elle aurait du porter du noir et de l’or, certainement pas du rouge comme n’importe quel grisha Corporalki qu’elle était pas. Elle allait mal, cela se voyait aux mains qu’elle était en train de presser contre ses oreilles en répétant la même phrase en boucle. Cela acheva le reste de sa bonne volonté. Avait-il serieusement été mis à mort par quelque chose d’aussi faible et pleurnichard?! Sa main se referma sur l’un des poignets de l’invocatrice de lumière sans la moindre douceur ni chaleur.

— Viens là.

Un ordre brutal suivit d’un mouvement pour l’attirer dans la ruelle longeant le Lust. Une ruelle qui ne servait que de renfoncement pour cacher les poubelles mais qui pour l’instant lui permettait d'être loin du regard de la plèbe. Avec la même violence, sa seconde main se referma sur sa gorge pour la pousser contre le mur en brique récemment rénové par le maître des lieux.

— Pour quelqu’un qui n’a pas voulu, j’ai une cicatrice en plein milieu du torse qui prouve que tu avais très envie de plonger cette épée à cet endroit Miss Starkov, cracha t’il avec toute la bile et le venin dont il était capable. Tu es pathétique Alina, assume au moins ton geste, si ma mort était déjà une erreur, il n’y a aucun mot pour décrire le dégoût que je ressens en te voyant pleurer comme une pauvre orpheline de Keramzin

La colère déformait presque des traits alors qu’il resserrait doucement ses doigts sur sa gorge pale. Il voulait lui faire mal à la hauteur de la souffrance qu’elle lui infligeait.

— Je pensais avoir tuer la naive petite orpheline pour que la Sainte puisse prendre sa place, mais tu n’es qu'une décépetion petite Sainte. Une erreur que je ne ferrais pas deux fois malgré tes paroles, si je suis un menteur je pense avoir en face de moi la Reine.

*Cela faisait bien longtemps. Qu’une crise d’angoisse n’avait pas refait surface. Elle revoyait cette scène en boucle à une vitesse ahurissante. Lui retenant ses ombres, elle le pourfendant avec l’épée Neshyenyer, la vie quittant ses yeux. Et ses voix ricanantes qui l'empêcher d’oublier qu’aujourd’hui. Elle n’était plus qu’une assassin. C’était une crise que son cœur rongé par les remords n’arrivait plus à supporter, et c’est sans doute pour ça qu'elle ne vit pas arriver le darkling.
Son esprit était trop déconnecté pour se débattre quand il l’emmena dans une ruelle plus sombre encore. Elle n’arriva a reconnecter que face à la violence donc il fait preuve en l’attrapant par la gorge. Son regard trouva celui de son ancien amant dans l’obscurité. Car il ne subsista aucun doute que c’était bien Aleksander quand ses prunelles trouvèrent les siennes. La stupeur fut la première chose qui s’empara d’elle, il était là. C’était lui. Bien Sûr que c’était lui. Elle n’avait cessé d’en être convaincue. Mais il se souvenait. Aleksander Kirigan avait repris le pas sur le directeur de la Fac.
Après une longue analyse, son corps réagit enfin, elle manquait d’air, la Grisha de lumière leva la main pour tenter de se défendre. Mais elle ne réussit à faire apparaître qu’une faible lueur teinté d’obscurité, surement parce qu’une partie d’elle refusait de les utiliser. Il l'avait encore manipulée ! Non. Son regard réfléchis, mille émotion passait sur son visage. Tout aussi doué était-il. Il n’aurait jamais réussi à contenir assez sa rage pour la prendre dans ses bras la dernière fois. Alors il s'est souvenu depuis. Et comme une idiote elle était venue se jeter dans la gueule du loup. Voilà sans doute pourquoi il avait semblé si différent ce soir. Un grognement de rage lui échappa, c'était toujours pareil avec lui*

“Tu es …. impossible ! …. Alek !”

*La haine n’était pas présente dans ses yeux. Les larmes menaçaient de couler, la colère était présente, mais quelques choses, qui n’était ni de la haine ni du mépris danser dans ses prunelles qu’il connaissait tant*

“Lâche moi !”

*La guerrière qu’il avait fait d’elle prit le dessus et elle lui envoya un coup de poing dans l’estomac pour l’obliger à la lâcher. Elle se haïssait de ressentir une certaine joie à le voir là, alors même qu’il s'apprêtait à la tuer. Quels genre de relation poussait à se réjouir même dans ce genre de moment*

“Ne m’accuse pas !!! C’EST NOTRE FAUTE A TOUT LES DEUX SI ON EN EST ARRIVÉ PAS SEULEMENT LA MIENNE !!! je ne voulais pas me battre ! Je ne voulais pas de guerre !!! je n’avais rien demander !”

*Soudain, elle cessa de se débattre, peut être que c’était le juste retour des choses. Peut être que l’histoire était écrite ainsi, que cette fois c’était son tour de mourir. Peut-être qu’elle aurait dû tourner les talons dès le premier jour où elle avait croisé Nikolai, et faire en sorte de ne jamais le revoir. Son égoïsme lui coûterait sûrement la vie et finalement n'était ce pas là le juste sort qui devait attendre toute assassin. Elle avait vendu son âme en tuant quelqu’un, vendu ses pouvoirs en utilisant le merzost. Qu’est ce qui restait d’elle si ce n’est que cette femme avide de pouvoir qu’elle voyait dans le miroir depuis la disparition d’Aleksander. Alina leva la mains pour la poser sur le torse de son ennemi, sans chercher à le repousser, elle était poser pile a l’endroit ou la lame c’était enfoncer comme si elle cherchait à arrêter un flot invisible de sang. Son regard se fit plus poser. La Alina qui l’avait poignardé aurait sûrement tout fait ce soir pour recommencer et sauver sa peau. Mais celle qui avait vécu après. Savait qu’elle avait commis une erreur. Et elle savait qu’elle ne serait plus jamais l’innocente qui avait cru à un monde meilleur sans passer par la guerre. C’est étonnamment d’une voix douce et briser qu’elle repris*

“Tu te souviens de tout ? … tu te souviens …exactement … de comment c’est arrivé ?”